Commentaire sur « La voyance » de Jocelin Morisson

Publié le 26 Novembre 2015

Commentaire sur « La voyance » de Jocelin Morisson

Le fameux Stéphane Allix présente pour une deuxième fois un ouvrage de J.Morisson, et il a bien raison de laisser ce journaliste s’exprimer après son « Intuition et 6ème sens ». N’ayant pas encore lu ce livre mais ayant visionné une interview de l’auteur par le web, les deux ouvrages restent indépendants. Pourtant, J.Morisson a affirmé que les recherches de « Intuition et 6ème sens » l’ont tellement amené vers des grands champs d’information, des recherches innovantes dans le domaine de la parapsychologie, qu’il s’est retrouvé un peu trop contraint à synthétiser toutes ses découvertes. « La voyance » est ainsi la suite du premier opus, laissant plus la place aux professionnels de l’intuition. Cette démarche en est la différence, J.Morisson donne des noms de personnes reconnues pour leur talent.

Alors, je vais être franc, sans non plus tomber dans le péché d’orgueil, mais le début du livre ne m’a pas appris grand chose. J’ai cependant trouvé l’intention de l’auteur très juste et objective. Il ne blâme personne de bonne volonté et reste lucide quant aux charlatans. D’ailleurs, pour ne pas perdre de vue la partie pratique, il a bien mis en évidence une annexe à la fin du livre, « ce qu’il faut savoir avant de se rendre chez un voyant ». Tous les moindres détails sont passés en revue. Avec plaisir, J.Morisson a décidé, avec de bons arguments, de tordre le cou des rationalistes, convaincus que la lecture froide serait le seul outil du pseudo-voyant. Ensuite, bravo sincèrement pour avoir osé écrire que les voyants ne disent pas la vérité à 100%. Oui, cela paraît évident, mais qui n’a pas été déçu d’avoir juste une prédiction fausse dans un bouquet de révélations troublantes lors d’une consultation avec un voyant ? Et certains n’avoueraient même pas qu’ils vont défaire la réputation d’un voyant parce qu’il « s’est trompé » juste une fois. J.Morisson prévient le lecteur : avoir des facultés de voyance, de précognition, ce n’est pas pouvoir lire l’avenir de chaque consultant de façon ferme et définitive! Le chapitre plus philosophique, voire métaphysique concernant la notion du temps, remet les pendules à l’heure… Chaque individu possède une conscience, un esprit et peut intervenir dans sa destinée, s’il le veut vraiment (et je rajouterais si les forces spirituelles lui en donnent l’occasion). Le libre-arbitre est primordial ! C’est pourquoi, J.Morisson veut expliquer en quoi la voyance ouvre une ou plusieurs portes et ne doit pas nous enfermer dans un scénario déjà tout tracé. C’est au consultant de donner tort au voyant, qui a pourtant bien ressenti ce qui est en train d’arriver ! Donc, la notion de futur est floue, reliée au passé car seul l’instant présent est réel, tangible.

La partie plus instructive pour moi a été celle du « remote viewing », c’est-à-dire pour résumer la voyance expérimentale. Après avoir bien étayé le versant divination de la voyance, l’auteur nous donne par la suite les résultats de recherches et témoignages (souvent des Etats-Unis) relevant de la parapsychologie. Il s’agit plus de la voyance à distance, la clairvoyance pour découvrir un lieu, un meurtrier afin d’aider la police. J.Morisson prend le parti d’y croire et donne avec bienveillance toutes ces expérimentations, tout comme l’histoire de Natasha qui pouvait voir à l’intérieur des corps à la suite d’une opération chirurgicale. Son récit figure dans le chapitre «L’ouverture du troisième œil ». Bien sûr, nous sommes assez nombreux à savoir où l’auteur veut nous emmener, car nous connaissons déjà les grands principes qui prédisposent à la faculté de connaître l’avenir et de « voir ». Mais ici, nous apprenons une multitude de précisons sur les protocoles (sans être rébarbatif), les avantages de ces expérimentations. L’aspect policier ne demeure pas l’unique, il y a aussi l’espionnage et l’aspect médical. Ces savants (on peut l’écrire même s’ils travaillent dans l’ombre) travaillent en étroite collaboration avec un ou une équipe de voyants sur de nombreuses années afin de pouvoir donner une explication rationnelle aux mécanismes du cerveau humain. Autrement dit, nous restons dans le principe du « joueur de piano » : l’être humain est quasiment doté de deux mains, deux yeux et peut lire une partition, toucher le clavier du piano. Or, pour jouer du Mozart en concert, peu de personnes peuvent prétendre le faire. Donc, ce qui passionne ces scientifiques (qu’Allan Kardec chérirait, lui qui croyait que les scientifiques du XIXème siècle allaient s’enthousiasmer sur la théorie spirite), c’est pourquoi une personne plutôt qu’une autre peut ouvrir son cabinet de voyance ? Voire peut demeurer très utile à la CIA…

Enfin, un commentaire ambivalent sur la forme du récit de « La voyance ». L’auteur est un journaliste et je l’ai bien ressenti tout au long du livre. Cela veut dire à la fois de la simplicité dans la construction des phrases, de la vérification des informations. Les annotations nous renvoyant à d’autres ouvrages coulent à flot, c’est impressionnant ! La qualité du travail d’investigation est indéniable. Alors, je le répète, celui qui connaissait déjà tout ce que J.Morisson a exposé serait vraiment la science infuse ! Or, personnellement, j’ai apprécié cette conscience professionnelle, mais je ne pense pas qu’un néophyte sur le sujet puisse engranger facilement toute l’étendue de ce domaine de l’ésotérisme. C’est pourquoi, au risque d’être un peu contradictoire, le lecteur se retrouve à la fois sur des instructions riches en enseignement sur les supports de divination comme il peut se retrouver sur des réflexions profondes à propos des capacités extrasensorielles de la clairvoyance. Le style reste constamment clair et précis, le livre se lit assez vite, mais on finirait par se lasser, ou de se retrouver un peu perdu, dans cette montagne d’informations. Conclusion : à conseiller pour un public un peu averti, contrairement à la démarche classique de vulgarisation de journaliste.

Rédigé par Jauvain

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